La valeur aspectuelle du présent
Résumé
Après avoir démontré dans Mellet (1998) et Mellet (2000) que le signifié fondamental du présent était de nature aspectuelle, cet article analyse plus précisément ce fonctionnement aspectuel en prenant appui sur une analyse fine du concept de frontière tel qu'il est défini par la Théorie des Opérations Enonciatives. Donnant à voir l'instant, continûment renouvelé, où la partie encore virtuelle du procès bascule et s'inscrit dans le réel, le présent fournit “une vision ascendante du procès saisi dans son accomplissement même” (Mellet 2000 : 35). Le parallélisme de cette représentation avec la structure du référentiel énonciatif explique les effets induits de divers emplois en contexte. La question majeure ici examinée est celle de l'ouverture ou de la clôture de l'intervalle de temps interne construit par la forme de présent. En effet la compatibilité de cette forme avec une représentation aussi bien ouverte que fermée du procès (cf. la possibilité de remplacer par un présent de narration aussi bien un imparfait qu'un passé simple) pose problème et pousse certains à conclure à la neutralité aspectuelle du présent. Nous contestons cette conclusion en nous appuyant sur les propriétés topologiques stricto sensu de la zone frontière.
Domaines
Linguistique
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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