Vulnérabilité des forêts de douglas du Morvan face au changement climatique : l'expérience de 2003
Résumé
Contexte et problématique : Lors de l'été 2003, les forêts bourguignonnes ont subi une sécheresse et une canicule dont l'intensité n'avait jamais été observée. Ce double stress hydrique et thermique a provoqué d'importants dépérissements, en particulier chez le douglas. Compte tenu de l'importance économique de cette essence en Bourgogne et de l'évolution climatique probable, il est nécessaire de suivre la vitalité des peuplements et de comprendre les facteurs de variations de la vulnérabilité des peuplements de douglas face à un type d'aléa dont la fréquence sera très probablement accrue dans les décennies à venir. Données et méthode : Pour cela sont analysées : - les données de l'Institut Forestier National ; - Des indices de végétation normalisés (NDVI) à partir de données MODIS(2000-2008) ; - Le Modèle Numérique de Terrain SRTM ; - des mesures météorologiques (Météo France) ; - des simulations météorologiques réalisées au CRC avec le Modèle Régional de Climat WRF ; - la base de données sol de l'IGCS (Inventaire, Gestion et Conservation des Sols) ; - les pratiques sylvicoles (CRPF). Résultats : En moyenne (2000-2008), l'activité photo-synthétique des douglas au printemps et en début d'été est maximale sur les zones planes et les ubacs, tandis qu'elle est minimale sur certains adrets. En 2003, les valeurs de NDVI sont élevées. Parfois plus qu'en moyenne 2000-2002. L'effet négatif des conditions climatiques exceptionnelles ayant prévalu en 2003 est maximal en 2004. Cet effet n'a pas totalement disparu les années suivantes, ce qui pose la question de la résilience. La perte de vigueur des peuplements est généralisée mais est plus marquée là où habituellement les valeurs de NDVI sont les moins élevées. Perspectives : L'enjeu est ici de déterminer le poids des principaux déterminants. Cette étape est indispensable pour l'élaboration de stratégies d'adaptation au changement climatique. Il convient d'identifier un certain nombres de sites (altitude, sol, exposition, pente, ...) et de pratiques permettant d'envisager des plantations les moins vulnérables possible au climat du siècle à venir. Le renouvellement important des surfaces forestières dans les prochaines années rend cette question d'autant plus importante.