Résumé : En Ex 17, 1-7 et Nb 20, 1-11, Moïse fait jaillir de l'eau en frappant un rocher de son bâton. Ce miracle, interprété par les auteurs chrétiens comme une préfigure du baptême, est fréquemment représenté dans le premier art chrétien. Deux particularités iconographiques retiennent notre attention : a) Pierre se substitue souvent au législateur de l'Ancien Testament. On retrouve là une typologie familière qui ne pose pas de difficultés. b) À partir du IVe siècle, le rocher “aérien” et les petits personnages agenouillés rappellent l'iconographie de Mithra dispensateur d'eau. Comment interpréter ces analogies formelles ? S'agit-il d'un parallèle volontairement mis en œuvre par les commanditaires chrétiens, et connu dès l'époque de Tertullien ? D'une initiative à mettre au compte des imagiers entrés au service d'une clientèle chrétienne, qui auraient réutilisé des cartons jadis destinés à Mithra ? D'une simple coïncidence, comme le suggèrent deux lectures exégétiques (Paul, Origène) totalement étrangères à la geste de Mithra ?