Apostrophe linéarisée et type(s) de relation avec la proposition hôte - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Apostrophe linéarisée et type(s) de relation avec la proposition hôte

Catherine Détrie
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 846128

Résumé

La discontinuité syntaxique, à l'œuvre dans le schéma {segment apostrophique + proposition hôte}, implique un questionnement plus général sur la syntaxe globale de l'énoncé. Ma contribution tente d'éclaircir la relation entre le segment apostrophique et la proposition hôte, en discutant la thèse de l'autonomie / interdépendance des deux constituants. Pour ce faire : 1. je reprends l'idée d'une similarité formelle et fonctionnelle des apostrophes et des topiques antéposés (disloqués ou non liés), qu'on doit à Lambrecht (1998), et les limites de cette ressemblance, signalées par Marandin (1998), les topiques, contrairement aux apostrophes, ne pouvant pas être intégrés entre le sujet et le verbe, ce qui constitue « un accroc de taille pour le rapprochement effectué par Lambrecht sur une base distributionnelle ». Je rediscuterai également les restrictions distributionnelles de l'apostrophe évoquées par Lambrecht et Marandin, qui me semblent modulables. 2. Je tente ensuite d'aller un peu plus loin dans l'exploration de la relation entre le segment apostrophique et la proposition hôte, en doublant la perspective syntactico-prosodique du détachement d'une réflexion énonciativo-syntaxique, et en explorant l'acte de parole qui sous-tend les topiques (disloqués ou non liés) d'une part, et les processus apostrophiques d'autre part, ce qui me permettra de les discriminer radicalement : dans l'énoncé Le chocolat, j'adore / je l'adore, le chocolat est pris dans un acte élocutif, alors que dans Maman, j'adore le chocolat, Maman est pris dans un acte allocutif dont il est partie prenante, voire qu'il discrimine précisément en tant qu'acte allocutif. Dans le premier énoncé, la coénonciation n'est pas explicitée, alors qu'elle l'est dans le second. Il ne peut donc y avoir aucune similarité sur le plan énonciatif. Dans tous les cas, l'apostrophe souligne qu'il s'agit d'un énoncé adressé, et établit un lien direct entre les coénonciateurs, même si l'énoncé est délocutif de bout en bout. La construction de la sphère coénonciative prévaut ainsi sur le canon syntaxique (cf. la notion de conversion pragmatique, Pop, 2001). L'interdépendance des deux segments peut être marquée syntaxiquement (indices de la personne dans la proposition hôte) ou non, elle est par contre toujours repérable énonciativo-syntaxiquement. 3. Dans une perspective macrosyntaxique, je montre que cette interdépendance est fondatrice du tout textuel, impliquant une lecture adressée d'un texte qui peut être par ailleurs en désengagement de la personne, travaillant l'effacement énonciatif (cf. par exemple les Caractères de La Bruyère). La conversion pragmatique qui transforme « un usage descriptif en usage déictique » (Pop, 2001 : 261) met en place un mode interpersonnel, ce qui modifie la production de sens du tout textuel. Mes exemples, tous attestés, sont empruntés à des discours quotidiens et littéraires, écrits ou oraux.

Domaines

Linguistique
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00232978 , version 1 (03-02-2008)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00232978 , version 1

Citer

Catherine Détrie. Apostrophe linéarisée et type(s) de relation avec la proposition hôte. Apostrophe linéarisée et type(s) de relation avec la proposition hôte, Jun 2006, Nancy, France. non connu, ouvrage à paraître. ⟨hal-00232978⟩
61 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More