Traçage des MES - Estimation des contributions relatives des affluents aux flux de MES sur le Rhône amont, intermédiaire et aval
Résumé
Pour réduire les apports sédimentaires et les contaminants associés, il est nécessaire de déterminer l’origine des MES transportées dans les hydrosystèmes. Dans ce but, les approches de «fingerprinting», consistant à utiliser les empreintes chimiques des MES, se sont largement développées ces quarante dernières années. Intégrées dans un modèle de mélange, l’utilisation de ces empreintes chimiques permettent d’estimer les contributions relatives des sources de MES. Cependant, un des principaux verrous de ce type d’approche réside dans l’utilisation d’empreintes conservatives dans le temps et dans l’espace. Cette notion de conservativité suggère de s’affranchir des traceurs liés à des phases réactives des MES. En effet, lorsque les concentrations totales en éléments traces et majeurs sont utilisées pour ce genre d’approche, ces concentrations intègrent l’ensemble des phases porteuses des MES qui sont pour certaines susceptibles d’être altérées par les processus biogéochimiques lors de leur transfert et dépôt. Dans ce contexte, l’objectif de ces travaux porte sur l’amélioration de la méthode de traçage des sources de MES avec, plus spécifiquement, l’évaluation de la pertinence des concentrations des éléments traces et majeurs dans la fraction résiduelle des particules pour tracer les sources de MES à différentes échelles spatiales. Cette méthodologie a été appliquée au bassin versant du Rhône en s’appuyant sur le réseau de suivi de l’Observatoire des Sédiments du Rhône et en proposant une estimation des contributions relatives des affluents du Rhône à trois stations : à Jons, sur le Rhône amont, à Andancette, sur le Rhône intermédiaire et à Arles sur le Rhône aval. Les contributions des sources (affluents) estimées par les modèles de mélange utilisant les concentrations en éléments trace et majeurs ont été comparées à des sorties de modèle hydro-sédimentaire 1D ou aux contributions relatives des flux de MES mesurés (réseau de suivi OSR). De manière générale, les estimations des contributions des affluents les plus fiables ont été obtenues en utilisant les concentrations résiduelles des éléments traces et majeurs dans les modèles de mélange et ont permis de déterminer les contributions relatives des affluents pour différentes conditions hydrologiques en trois stations du linéaire rhodanien. De manière synthétique, nous avons montré que les MES à la station de Jons sur le Haut Rhône sont principalement représentées par les MES de l’Arve alors que les premiers résultats obtenus à la station de Arles à l’embouchure du Rhône, montrent que les MES sont principalement issues de la Durance.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte