index - Projet ANR DOPCONTROL"Optimisation du contrôle cognitif : Approches comportementale, électrophysiologique et en neuroimagerie du développement normal et pathologique" Accéder directement au contenu

Sur cette page HAL  vous trouverez les documents (publications, notament) issus du projet ANR DOPCONTROL.

 

Quelques éléments d’information sur notre recherche

Le projet de recherche DOPCONTROL  (Développement de l’optimisation du contrôle cognitif) a démarré en 2005 et sera clôturé en 2020. Il rassemble des équipes de psychologie du développement des Universités d’Aix-Marseille et de Bordeaux, et des spécialistes en neurosciences de l’université d’Aix-Marseille. Il est soutenu financièrement par nos tutelles, nos universités et le CNRS, ainsi que par l’Agence Nationale de la Recherche[1].

Qu’est-ce que le contrôle cognitif ?

Le contrôle cognitif est en jeu chaque fois que nous sommes placés dans des situations que nous ne pouvons pas résoudre de manière automatique, routinière au moyen de schémas de réponse que nous pourrions d’emblée mobiliser. En d’autres termes, le contrôle cognitif est requis chaque fois que nous devons traiter des situations nouvelles et/ou complexes pour lesquelles nous devons sélectionner et hiérarchiser les actions qui nous permettront d’atteindre l’objectif fixé. Le contrôle cognitif guide alors nos pensées, nos actions vers l’objectif. Une des fonctions centrales du contrôle cognitif consiste ainsi à gérer efficacement les multiples sources de distraction qui sont susceptibles d’interférer avec ce que nous sommes en train de faire et de nous faire perdre de vue l’objectif. Les situations d’apprentissage constituent typiquement des situations pour lesquelles nous ne disposons pas de réponses routinières : le contrôle cognitif joue un rôle central dans les apprentissages.

L’importance d’un contrôle cognitif efficace

Les travaux récents des chercheurs[2] ont établi que l’efficacité du contrôle cognitif d’un élève pouvait en partie prédire ses performances scolaires, et au-delà, sa santé et son bien-être bien des années plus tard, jusque et y compris à l’âge adulte. Bien évidemment, cette valeur prédictive est estimée en éliminant ce qui pourrait relever de différences socio-économiques, du niveau d’intelligence, etc..

Comment mesurer le contrôle cognitif ?

Etudier le contrôle cognitif et en particulier son développement au cours de l’enfance et de l’adolescence, n’est pas chose facile. En effet, sur la base de la définition du contrôle, on comprend qu’une même tâche est susceptible de requérir du contrôle cognitif chez une personne pour qui elle est nouvelle alors qu’elle pourra correspondre à une simple exécution de routine pour un individu expert. Une des façons de s’assurer qu’une tâche met en jeu du contrôle consiste à créer deux conditions de présentation de l’épreuve : une condition exigeant de gérer des interférences, requérant donc du contrôle et une condition qui ne l’exige pas. On peut alors constater que même chez des adultes, exercer du contrôle cognitif représente un coût : les performances sont moins bonnes dans la condition qui requiert de la gestion d’informations interférentes.

La distinction entre ces deux types de condition a une portée essentielle pour la compréhension des difficultés que peuvent rencontrer des enfants dans des tâches scolaires. Prenons l’exemple de deux énoncés très simples visant à tester la capacité à réaliser une soustraction.

Enoncé 1 : Paul à 10 billes. Il en perd 2. Combien lui en reste-t-il ?

Enoncé 2 : Paul a 10 billes. Il en a 2 de plus que Pierre. Combien en a Pierre ?

Si vous proposez ces deux énoncés à de jeunes enfants, vous constaterez des difficultés plus grandes avec l’énoncé 2, qui requiert pourtant la même opération arithmétique pour être résolu. Ceci ne vous surprend pas ? Vous avez donc intuitivement perçu que le traitement de l’énoncé 2 est cognitivement plus coûteux. Il exige du contrôle cognitif, notamment parce que l’expression « de plus » dans un énoncé arithmétique a tendance à activer l’opération d’addition. Il faudra donc résister à ce schéma familier « je lis « plus » donc j’additionne » afin de répondre correctement.