Sociétés mobiles du paléolithique supérieur dans le Bassin - Cahier des thèmes transversaux ArScAn Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahier des thèmes transversaux ArScAn Année : 2001

Sociétés mobiles du paléolithique supérieur dans le Bassin

Pierre Bodu

Résumé

Aborder la notion d e mobilité chez les chasseurs-cueilleurs du paléolithique supérieur revient à s'interroger sur le rythme d e c e tte mobilité, sur les raisons qui ont conduit les groupes à se mouvoir dans un territoire donné, sur l'éte n d u e e t la nature d e c e t e sp a c e. 8 est différentes échelles d e mobilité que l'on peut percevoir et qui se déroulent selon des tem ps courts, m oyens ou longs. C es échelles, en l'état actuel des recherches, se déclinent au niveau d e l'unité d'occupation, d'un ensem ble d'unités, d'un cam pem ent, d'un terroir (nous entendons par là une région g é ré e au rythme d e s dép lacem en ts saisonniers). Une échelle plus vaste concerne les relations entre territoires, mais on doit se d e m a n d e r si l'on est en m esure d e l'appréhender. C e tte problém atique précise se traduit en effet actuellem ent par des com paraisons très larges entre assem blages archéologiques qui ne perm ettent guère d'o b ten ir q u e des indices d 'u n e relative contem poranéité culturelle entre sites. Nous avons choisi pour d es raisons liées notam m ent à l'histoire d e la recherche d e travailler dans un c a d re g é o g ra p h iq u e à la fois précis et vaste (le cen tre et le sud du Bassin parisien), sur une période qui couvre près d e trente mille ans, des débuts du paléolithique supérieur jusqu'à son terme, les deux restant d'ailleurs à mieux définir. Au sein d e ce tte v a ste é te n d u e chronologique, les sources docum entaires ne sont pas toutes d 'é g a le im portance. On c o n sta te d'une part une richesse d'informations sur certains moments, com m e cela est le c as pour le m agdalénien final e t d'autre part une pauvreté des données con cern an t la plus grande partie d e c es 30000 ans d'évolution. Il nous est dès lors plus aisé d 'a b o rd e r la notion d e mobilité à propos d e ceux qui jadis étaient considérés c o m m e les derniers chasseurs d e rennes du paléolithique que pour les ensem bles industriels attribués au châtelperronien, à l'aurignacien, au gravettien ou au solutréen. À quoi doit-on c e t é ta t d e fait? I est une longue tradition d e d é c o u v erte e t d 'é tu d e d e gisem ents m agdaléniens en Ile-de-France qui a été initialisée par A. Leroi-Gourhan à partir d e la découverte du site d e Pincevent (Seine-et-Marne) en 1964. Auparavant, e t c e dès le milieu du XXe siècle, des sites attribués à c e tte période avaient c e rte s é té identifiés e t fouillés, mais les techniques d e fouille étaient si rudimentaires qu'aujourd'hui, alors q u e la plus grande partie d e c e s gisements est détruite, on ne dispose q u e d e très p e u d'informations. La d é c o u v erte d e Pincevent en 1964 inaugure une ère d'enrichissement d e nos connaissances sur le M agdalénien final régional, c e tte tradition qui se d é v e lo p p e entre 13000 e t 12000 ans avant le présent. Les travaux novateurs réalisés sur trois autres grands gisements, Etiolles, Marsangy, Verberie p réc è d e n t eux-m êm es une succession d e découvertes réalisées au d é b u t des années quatre-vingt-dix, qui fait littéralement se multiplier par 5 le nom bre d e sites m agdaléniens. Une diversité d'implantations, d e fonctions et d e d u ré e d 'o c c u p atio n d e sites, un fonds commun sans d o u te traditionnel dans les façons d 'o c c u p e r l'e sp a c e ainsi q u e dans les pratiques techniques (exploitations d es matériaux lithiques, des m atières animales) caractérisent c e t ensem ble. Dans la m esure où chacun d e ces gisements a é té soigneusem ent exploité, il nous est dès lors possible d e dév elo p p er des analyses spatiales selon les différentes échelles év o q u ées précédem m ent. La mobilité d e s groupes, problém atique qui nous o c c u p e ici, peut être étudiée dans un premier tem p s au sens restreint du term e, c'est-à-dire les d ép lacem en ts des individus au sein d e leur unité d 'o ccu p atio n (postes d'activité principaux, zones d e travail plus ponctuelles, mouvements entre ces différents endroits).
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Dates et versions

hal-02074024 , version 1 (20-03-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02074024 , version 1

Citer

Pierre Bodu. Sociétés mobiles du paléolithique supérieur dans le Bassin. Cahier des thèmes transversaux ArScAn, 2001, pp.54-56. ⟨hal-02074024⟩
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