Franges urbaines, confins territoriaux : quelles notions, pour quelle réflexion ?* - Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Franges urbaines, confins territoriaux : quelles notions, pour quelle réflexion ?*

Michel Reddé

Résumé

L ' archéologie préventive, en France, mais aussi ailleurs en Europe, est de plus en plus impliquée dans la fouille de grands secteurs suburbains de villes modernes dont l'extension croissante implique l'étude de vastes zones périphériques des agglomérations antiques : bâti plus ou moins dense, jardins et vergers, domaines ruraux, nécropoles, dont l'imbrication géographique pose des questions nouvelles à un milieu scientifique trop longtemps habitué à considérer villes et campagnes comme des éléments hétérogènes, voire opposés. Dans le même temps, le progrès technique de méthodes d'investigations nouvelles comme le Lidar, qui permet de repérer des vestiges sous couvert boisé, l'attention portée à des établissements ruraux plus modestes que les grandes villae gallo-romaines, qui ont la plupart du temps focalisé l'attention, invitent à reconsidérer l'occupation du sol dans les territoires marginaux des cités antiques, longtemps réputés vides et trop à l'écart des centres municipaux pour jouer un rôle politique et économique digne d'intérêt. Mais cette nouvelle " archéologie du territoire " doit s'appuyer sur des catégories de pensée claires et bien définies si elle veut décrire des réalités homogènes, fonctionnelles, et être à même de produire des modèles d'occupation de l'espace ayant une pertinence historique. Exposer de manière précise ce que sont, dans l'Antiquité, ces zones de confins, urbains ou territoriaux, ne va pas nécessairement de soi si on ne sait dans quel registre se situer et à quel type de sources se référer : pour les historiens et les épigraphistes, la situation sera complètement différente selon qu'on se placera dans le cadre d'une ville de droit romain (ou latin), ou d'une civitas pérégrine (qui n'est pas régie par les mêmes règles, au moins au début de l'Empire), a fortiori d'une de ces agglomérations que nous appelons à tort " secondaires " , faute de savoir mieux les caractériser, et qui n'ont pas, en principe, de statut municipal autonome. Mais ce vocabulaire, qui est celui du droit, ou plutôt des droits multiples qui régissent cette mosaïque qu'est l'Empire romain, n'a lui-même rien à voir avec la réalité urbanistique, économique des franges urbaines ou territoriales, qui ressortit en réalité à la géographie humaine. Mélanger ces différentes grilles d'analyse conduit inévitablement à des confusions dans la pensée, comme on va le voir à l'aide de quelques exemples.
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  • HAL Id : halshs-01410177 , version 1

Citer

Michel Reddé. Franges urbaines, confins territoriaux : quelles notions, pour quelle réflexion ?*. FRANGES URBAINES, CONFINS TERRITORIAUX. LA GAULE DANS L’EMPIRE , Service régional d’archéologie Île-de-France, direction régionale des affaires culturelles et l’UMR 7041 ArScAn, équipe GAMA (Archéologie de la Gaule et du Monde antique), Feb 2012, Versailles, France. ⟨halshs-01410177⟩
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