Fonctions de représentation et de communication
Résumé
Après une première partie proposant une délimitation des concepts organisant l'étude du langage humain, le cœur de cet article est consacré à l'analyse de la théorie de la grammaire générative telle qu'exposée par Chomsky. Sont plus particulièrement examinées deux hypothèses directrices : (1) la " grammaire particulière " (GP) s'intègre au modèle d'utilisation du langage, dont Bès montre qu'elle reste pure spéculation, et (2) l'hypothèse chomskyenne sur l'ontogénèse du langage selon laquelle la " grammaire universelle " (GU) est une fonction qui va associer une certaine expérience linguistique à la GP de l'âge adulte. L'étude de la seconde hypothèse passe par une présentation des modèles chomskyens et de leur évolution, une explicitation des conditions d'adéquation de la grammaire universelle et une discussion des problèmes qui se posent pour la validation des grammaires. Des hypothèses chomskyennes sont ensuite analysées sous deux angles : celui de leur niveau d'explicitation et celui de leur adéquation. Dans les deux cas, l'examen révèle des faiblesses. Le bilan revient sur la validation de l'hypothèse directrice 2 : les hypothèses qui valideraient indirectement l'hypothèse sur la grammaire universelle sont fausses ; il faudrait pouvoir distinguer autrement qu'arbitrairement dans l'expérience linguistique les énoncés qui sont susceptibles de respectivement déclencher ou façonner l'acquisition ; l'idéalisation de l'ontogenèse instantanée à laquelle procède Chomsky interdit arbitrairement de poser la question d'une ontogenèse constructiviste. Dans une troisième partie, l'article présente plusieurs alternatives ouvertes dans les études formalisées sur le langage, et notamment la grammaire de Montague, l'intelligence artificielle et les modèles de grammaires LFG et GPSG.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt