Le cadrage comme outil de perception: La villa Lemoîne de Rem Koolhaas.
Résumé
En peinture comme en architecture, le cadre qui limite le regard et isole le regardeur de la vue cadrée, a disparu. En supprimant le point de vue unique, héritage de la Renaissance, l'artiste et l'architecte créent une continuité qui instaure le regardeur en acteur. On ne peut plus parler aujourd'hui d'une fenêtre comme d'un tableau unique, à l'image du tableau-fenêtre albertien. Mais d'une fenêtre qui se compose d'une série d'images qui, montées bout à bout, construisent une vision d'ensemble du paysage. Alors que les tableaux-fenêtres d'Alberti parlaient de peinture, au même titre que la fenêtre traditionnelle, la pensée de l'espace au XIXe et au XXe siècles propose la fenêtre comme écran. Depuis le cadrage dédaleen proposé par Le Corbusier, aux surfaces-écrans de Rem Koolhaas l'espace architectural intégre le paysage comme spectacle. Cette étude qui porte sur la perception à la fin du XXe siècle, nous permet d'introduire une nouvelle représentation de l'espace par le travail de l'image vidéo.