Communauté et communication symbolistes au début des années 1890 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2010

Communauté et communication symbolistes au début des années 1890

Résumé

Au début des années 1890, une nouvelle génération fait son entrée sur la scène littéraire : Schwob, Maurras, Mauclair, Gide, Valéry s'intègrent aux revues qualifiées de " symbolistes " et éprouvent la nécessité de légitimer leur discours dans un espace littéraire en redéfinition depuis le début du XIXe siècle. La forme du livre a évolué, mise en concurrence avec d'autres médias ; de nouveaux systèmes de diffusion sont apparus. Dans ce monde où la communication littéraire se fait de plus en plus indirecte, médiatisée, le rôle de l'homme de lettres se trouve profondément modifié. Séparé de son public, il doit se plier à la mass-médiatisation de ses écrits ou trouver une justification à leur faible diffusion. Or les théories esthétiques développées dans les organes de diffusion de la pensée symboliste (La Revue blanche, Le Mercure de France, La Plume dans une certaine mesure) peuvent être considérées comme des outils pour construire un espace de parole permettant de légitimer la position subalterne des écrivains qui se réclament de l'idéalisme dans le champ littéraire de l'époque. S'appuyant sur les œuvres canoniques de Mallarmé ou de Villiers de l'Isle-Adam, la génération née autour de 1870 donne une unité au mouvement symboliste en mettant en place une " scénographie du discours " fondée sur les théories de leurs maîtres à penser. On peut synthétiser les éléments de cette scénographie à partir de l'idéalisme de l'influent Remy de Gourmont, qui réinterprète les œuvres de Villiers à la lumière de Schopenhauer pour penser les conditions de son discours autour de quelques thèmes essentiels : l'aristocratisme de la littérature, l'absence de toute communication directe, l'effacement nécessaire de l'auteur, l'autonomisation des signes et l'importance de la suggestion. Gourmont crée ainsi pour son discours les conditions d'une forme de paranoïa interprétative, faisant du texte un germe de significations inépuisable dont tous les éléments peuvent se révéler signifiants. La marginalisation de la place de l'auteur consécutif à la médiatisation de sa parole devient ainsi une modalité essentielle de son discours.

Domaines

Littératures
Fichier principal
Vignette du fichier
Schuh_-_CommunautA_et_communication_symbolistes_au_dA_but_des_annA_es_1890_prepresse.pdf (187.81 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

hal-00983979 , version 1 (26-04-2014)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00983979 , version 1

Citer

Julien Schuh. Communauté et communication symbolistes au début des années 1890. Dominique Maingueneau et Inger Østenstad. Au-delà des œuvres : le discours littéraire, L'Harmattan, pp.87-102, 2010. ⟨hal-00983979⟩
147 Consultations
117 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More