Le pourquoi du comment, réflexions sur le rôle des logiques spatiales dans la "construction" des risques industriels.
Résumé
Définissant le danger comme le dysfonctionnement d'un système réunissant deux organisations dont l'une vient perturber ou détruire l'activité de l'autre, cette communication tente de défendre une sorte d'axiome du risque suivant lequel ce sont les logiques spatiales - =le pourquoi- qui engendrent des pratiques plus ou moins dangereuses -= le comment-. Pour illustrer ce "principe", j'utiliserai un domaine bien particulier : celui de l'information sur les dangers technologiques. Cet acte, en apparence marqué par la rationalité la plus rigoureuse, est, dans le réel, "enfermé" dans des mécanismes commandés par les échanges entre "territoires", ceux-ci étant ici considérés comme les aires de fonctionnement de systèmes spatiaux indépendants d'échelle variable, de l'Etat à l'appartement du riverain, en passant par le bureau d'étude ou le siège d'association. Revisitant CROZIER et sa société "bloquée", BAREL et son triptyque "Modernité, Code, Territoire", CALLON et LATOUR et leur théorie Acteur-Réseau, GIDDENS et BECK et leur "seconde modernité", Mary DOUGLAS et sa théorie culturelle des comportements, mon souhait serait de montrer que ces travaux de sociologie ou d'anthropologie reposent en fait sur l'axiome géographique proposé plus haut. Il me paraît également essentiel de souligner de quelle façon magistrale, Henri LABORIT, en jetant les fondements de ce que KERVERN a appelé une "chimie du danger", a lui-même parfaitement situé le rôle fondamental des "niveaux d'organisation", pour reprendre sa juste expression, dans la prise de décision individuelle ou collective.
Domaines
Géographie
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)