Castil-Blaze plagiaire ? Du "Dictionnaire de musique" au "Dictionnaire de musique moderne", petite étude de cas
Résumé
Castil-Blaze (François Henri Joseph Blaze, 1784-1857) a laissé, dans l'histoire de la musique, l'image d'un traduttore/traditore, adaptateur sans scrupules de quelques chefs-d'œuvre lyriques de l'ère romantique. Ces opéras étrangers " castil-blazés " sont bien connus : Le Barbier de Séville d'après Rossini, joué à Lyon en septembre 1821, Robin des bois, donné à l'Odéon en décembre 1824 (version française du Freischütz de Weber), Euryanthe à l'Académie royale de musique en avril 1831 (d'après le même Weber). Sont tout aussi célèbres les foudres lancées par un Berlioz, son successeur dans les colonnes du Journal des débats, contre l'impudent pasticheur. Il convient pourtant de réévaluer le rôle de vulgarisateur, ou de passeur, joué par Castil-Blaze, à une époque où les notions d'autonomie organique de l'œuvre et de propriété artistique commencent seulement à s'imposer pour fonder l'ethos romantique du créateur. Il faut aussi rappeler l'important rôle joué, dans la vie musicale, via la presse et l'édition, par le musicographe Castil-Blaze, critique aux Débats de 1820 à 1831 (avec " XXX " pour signature) ; parmi ses ouvrages : une Histoire de l'opéra-comique (laissée inachevée), De l'Opéra en France (1820), L'Académie impériale de musique, de 1645 à 1855 (1855), L'Opéra-Italien de 1548 à 1856 (1856). Parmi ces ouvrages de compilation et de réflexion, s'insère le Dictionnaire de musique moderne, publié en 1821 (Paris, Au magasin de musique de la lyre moderne)3
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)