La médiation picturale dans les récits de voyage de Théophile Gautier  - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2013

La médiation picturale dans les récits de voyage de Théophile Gautier 

Résumé

On sait que Théophile Gautier, à l'époque du Cénacle qu'il forme avec quelques amis, fréquente l'atelier du peintre Louis-Édouard Rioult. C'est le début d'une vocation artistique, qui sera vite abandonnée au profit de la littérature, elle-même bridée par l'obligation, pour le poète de " l'art pour l'art ", de rendre sa copie à différents quotidiens, en particulier à "La Presse" (sous la Monarchie de Juillet), puis "Le Moniteur universel" ((sous le Second Empire). Telle est du moins la version que Gautier lui-même s'appliquera à diffuser, à se plaignant régulièrement du boulet que constituerait pour lui le journalisme. Ce qu'il ne dit pas, c'est que c'est précisément le journalisme qui lui permit de satisfaire, indirectement, sa passion rentrée pour l'art sous toutes ses formes, puisqu'il rédigea d'innombrables comptes rendus de spectacles - théâtre, musique, danse -, mais aussi d'expositions, devenant peu à peu une véritable " institution " dans le domaine de la critique artistique, comme le révèle sa correspondance. Si le journalisme a peut-être freiné quelque peu la carrière littéraire de Gautier, il ne l'a nullement éteinte, et on peut même soutenir qu'il a créé les conditions pour qu'une vocation artistique puisse s'exprimer autrement, en l'occurrence à travers les mots. Et ce n'est pas tout. Car si la presse du XIXe siècle fut moins une frontière qu'un terrain de rencontre entre art et littérature, elle constitua aussi, pour Gautier, une manière de satisfaire son goût prononcé des voyages. En effet, l'immense majorité de ses déplacements, proches ou lointains, furent financés par les journaux pour lesquels il travaillait. Joignant l'utile à l'agréable, le chroniqueur partit donc pour la Belgique (1834), pour l'Espagne (1840), pour l'Algérie (1845), pour l'Italie (1850), pour l'Asie Mineure et la Grèce (1852), pour la Russie (1858-1859 et 1861), ou encore pour l'Égypte (1869), sachant qu'il finançait ses voyages en envoyant, parfois au fur et à mesure de ses étapes, des feuilletons publiés dans la presse, et qui allaient constituer, dans un certain nombre de cas, la matière de futurs ouvrages publiés en librairie, - ainsi de "Tra los montes" (1843), d'"Italia" (1852), de "Constantinople" (1853), ou encore du "Voyage en Russie" (1866). Or, ce qui frappe à la lecture de ces récits de voyage c'est la constance du registre pictural qui les traverse. Gautier possède une culture artistique exceptionnelle. Il ne peut décrire un paysage ou une personne sans penser à des tableaux, à des types picturaux préexistants. La peinture, qui peut être une manière d'appréhender et de représenter le réel étranger, est donc de l'ordre de la médiation. On verra que celle-ci est plus variée qu'on ne l'imaginerait, et que l'exotisme de Gautier ne se laisse pas réduire à une série de " chromos ".

Mots clés

Domaines

Littératures
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-00910045 , version 1 (01-12-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00910045 , version 1

Citer

Sarga Moussa. La médiation picturale dans les récits de voyage de Théophile Gautier . 2013. ⟨hal-00910045⟩
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