Le mouvement infini de la Recherche
Résumé
Aussi connues qu'elles puissent paraître, les analyses de Paul Ricœur et de Vincent Descombes consacrées à Proust, respectivement dans Temps et Récit II (1984) et Proust. Philosophie du roman (1987), ont-elles été suffisamment prises en compte par les lecteurs et commentateurs ? On peut en douter, si l'on observe la production critique de ces dernières années, en langue française, anglaise, allemande et italienne, en particulier, sans même parler des nombreux articles de presse anglo-américains, intéressants, en ce qu'ils reflètent la vulgate critique. Beaucoup de commentateurs de l'œuvre proustienne ne tirent pas les conclusions des mises en garde de Ricœur, par exemple sur " les débris [de la] spéculation philosophique " que contient la Recherche, ou sur la fictionalité de ce texte - entre autres analyses contenues dans ses fameuses pages. Cette dernière oblige en effet à distinguer les positions du je proustien de celles de l'auteur (Proust), comme le signale Vincent Descombes avec malice, lorsqu'il invente la figure d'un " pseudo-Marcel ", " philosophe inconnu " auteur d'une pensée que la Recherche ne contient pas directement, mais que des lecteurs et certains critiques tentent de recomposer, avec plus ou moins de bonheur. La réédition du livre d'Anne Simon, dans une version mise à jour, apparaît donc comme l'occasion de remettre à l'honneur une discussion centrale dans la critique et la réception proustiennes : celle de la relation de Proust à la pensée, et en particulier à la philosophie.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)