Puissance de la forme
Résumé
Wittgenstein note : " Écrire dans le style qu'il faut, c'est mettre une voiture exactement sur les rails. " Qu'entend-il par là, sinon que toute pensée a un style, et doit en avoir un ? C'est-à-dire que la forme importe au fond, qu'elle est un enjeu, y compris, dans la production de théories et d'analyses. Il existerait une puissance de la forme, qui orienterait la création des idées. Pour présenter cette thèse, nous proposons un détour par Corneille. Corneille pratique à peu près exclusivement l'alexandrin durant toute sa vie, tant dans ses comédies (trop peu connues) que dans ses tragédies ou tragi-comédies. Ceci expliquant sans doute cela, même Cassirer, analyste particulièrement pénétrant de son oeuvre, le trouve froid : " Chez Corneille, tout est dans une lumière froide et claire et tout dans cette lumière produit un effet glacial. " On ne peut donc s'empêcher de penser que la forme et le fond, l'alexandrin et les affres d'un pouvoir pompeux et d'une morale dépassée, sont liés. La manière qu'a Corneille de manier l'alexandrin, très particulière, faite de balancements et de répétitions, semble n'avoir pu produire que du hiératique. La forme serait puissante, mais contraignante, et ses effets rigidifiants.
Fichier principal
pages_59_A_64_-_Dumez_H._-_2011_-_Puissance_de_la_forme_-_Libellio_vol._7_nA_4.pdf (797.12 Ko)
Télécharger le fichier
Origine : Accord explicite pour ce dépôt