The Power of a Disappearance: Water in the Jerid region of Tunisia - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2012

The Power of a Disappearance: Water in the Jerid region of Tunisia

Résumé

Although water is obviously the essential principle of the presence of oases in the desert, in the region of Jerid (South-Tunisia) water seems to be confined only in a registry of political and social claim, as a possible (and rare) free medium of expression. In some oases, water has even disappeared from the palm grove's surface.
There are historical reasons that can explain such a situation. It is perhaps above all a story of the control. He who has in hand this vital resource keeps in check all the local society. A story, because water has always been stakes of power in this type of region. The recent changes of control from a local jamaa' to a colonial and then a national power enlighten the strategic significance of this element, but these reorganisations are not the first ones. Water is today a field of political and social discussions also because it is the only legitimate one permitted to oasian people and especially gardeners.
The positions and the behaviours of the different actors on the oases towards the use of water are heterogeneous. The state itself has a 'schizophrenic' attitude. In one hand, the administration wants to proceed to a mining exploitation of the water resource to take possession of other resources (to foreign currency through a particular cultivar of dates, Phœnix dactylifera L., var. deglet nur). In the other hand, the state needs to control and 'protect' it in the aim of keeping or restoring the 'traditional scenery' of oases (government foresees to develop a Saharan tourism, the Mediterranean region being now blocked up). The local farmers have displayed a diversification of their practices, among other things a diversification of the origin of their water of irrigation with private wells. This diversification of thoughts and practices about water is a source of various conflicts of representation.
In a recent works, I have purposed a new comprehensive concept of 'resources'. 'Socioecological resources' combine in the same movement real and conceptual resources. The overall idea is first that a kind of natural resource, like water, is exploited thanks to such-and-such perception of the environment. In the second place, actors can play not only with different resources but also with different perceptions and practices of the environment (and they have to). Actors make use of natural resources (water, in this article) and make use of 'manners of use'. With this approach, we can reread the shared history of the Jerid and water. It is no longer a history of actors on the environment and particularly the water; the evolution, share and contamination of 'what underlies the action on water' will tell us how regional and national control of water resources have been embedded into patterns of economic and political control.
Bien que l'eau soit évidemment le principe essentiel de la présence d'oasis dans le désert, dans la région du Jérid (Sud-Tunisie), l'eau semble être seulement confinée dans un registre de la revendication politique et sociale, comme un moyen possible (et rares) de libre expression. Dans certaines oasis, l'eau a même disparu de la surface de la palmeraie.
Il y a des raisons historiques qui peuvent expliquer une telle situation. C'est peut-être avant tout une histoire de contrôle. Celui qui a en main cette ressource vitale tient en main l'ensemble de la société locale. " Une histoire ", parce que l'eau a toujours été un enjeu de pouvoir dans ce type de région. Les récents changements de contrôle, d'une jama'a locale à un pouvoir colonial, puis national éclaire l'importance stratégique de cet élément, mais ces réorganisations sont pas les premières. L'eau est aujourd'hui un champ de réflexion politique et sociale aussi parce qu'il est le seul légitime et autorisé aux oasiens et spécialement aux jardiniers. Les positions et les comportements des différents acteurs des oasis concernant l'utilisation de l'eau sont hétérogènes. L'État lui-même a une attitude qui semble " schizophrène ". D'un côté, l'administration veut procéder à une exploitation minière de la ressource en eau pour prendre possession d'autres ressources (des devises étrangères grâce à une variété particulière de dates, Phoenix dactylifera L., var. deglet Nour). D'un autre côté, l'État a besoin de contrôler et de " protéger " la ressource en eau pour maintenir ou rétablir le " paysage traditionnel " des oasis (le gouvernement prévoit de développer un tourisme saharien, les régions littorales étant engorgées). Les agriculteurs locaux ont fait preuve d'une diversification de leurs pratiques, et entre autres d'une diversification de l'origine de leur eau d'irrigation, en particulier avec le creusement de puits privés. Cette diversification des pensées et des pratiques concernant l'eau est une source de conflits de représentation.
Dans de récents travaux, j'ai proposé un nouveau concept global de " ressources ". Les " ressources socioécologiques " combinent dans le même mouvement des ressources réelles et conceptuelles. L'idée générale est d'abord qu'une ressource naturelle, comme l'eau, est exploitée grâce à telle ou telle perception de l'environnement. En second lieu, les acteurs peuvent jouer non seulement avec les différentes ressources, mais aussi des perceptions et des pratiques différentes de l'environnement (non seulement ils le peuvent, mais souvent le doivent). Les acteurs usent de ressources naturelles (l'eau, dans cet article) et usent de " manières d'user " de ces ressources. Avec cette approche, on peut relire l'histoire commune du Jérid et l'eau. Ce n'est plus une histoire d'acteurs sur l'environnement et en particulier l'eau ; l'évolution, le partage et la contamination de " ce qui sous-tend l'action sur l'eau " nous dira comment les contrôles régionaux et nationaux des ressources en eau sont contenus dans les modèles de contrôle économique et politique.
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hal-00569337 , version 1 (25-02-2011)
hal-00569337 , version 2 (01-03-2012)

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Citer

Vincent Battesti. The Power of a Disappearance: Water in the Jerid region of Tunisia. B.R. Johnston, L. Hiwasaki, I.J. Klaver, A. Ramos Castillo, V. Strang. Water, Cultural Diversity an Global Environmental Change: Emerging Trends, Sustainable Futures?, UNESCO/Springer, pp.77-96, 2012, ⟨10.1007/978-94-007-1774-9_6⟩. ⟨hal-00569337v2⟩
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