Violences à l'école élémentaire - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Questions pénales Année : 2009

Violences à l'école élémentaire

Résumé

La recherche que nous présentons a pour objectif de comprendre le phénomène des violences à l'école élémentaire à partir de la manière dont elles sont vécues et perçues par les enseignants et les élèves. Dans ce qui suit, la qualification éventuellement violente des actes est laissée aux enquêtés. Ce qui apparaît violent aux enseignants et aux élèves marque alors une différence radicale avec ce qui est enregistré par les outils statistiques du ministère de l'Éducation nationale. Par exemple, les vols n'apparaissent que très rarement dans les actes relevés comme violences par les enquêtés alors qu'ils pèsent fortement dans la violence enregistrée par les logiciels SIGNA puis SIVIS [1]. Il s'agit ainsi de rendre compte de ce qui est qualifié comme violences par les enquêtés et d'appréhender la place que prend cette dimension dans l'expérience scolaire et professionnelle. On verra alors que l'on est tout autant éloigné de la représentation d'une école assiégée que de celle d'une école comme havre de paix (point 1). Si nombre de recherches s'arrêtent à la seule comptabilité d'actes, il s'agit ici de dépasser la mesure des violences pour faire émerger les modalités de définition et d'identification, de gestion et d'utilisation des violences relevées par les acteurs. Pour ce faire, c'est non seulement le point de vue de la victime qui a été recueilli mais aussi celui de l'auteur, tant chez les écoliers que chez leurs enseignants. Étudier au sein d'une même enquête victimes et auteurs oblige alors à rejeter l'interprétation dominante de la réalité sociale les opposant. Les frontières entre victimes et auteurs ne résistent en effet pas aux données de la recherche (point 2). Même en adoptant le point de vue des écoliers et de leurs enseignants pour définir la violence, les taux de violence obtenus par écoles à partir des déclarations des enquêtés, montrent de fortes variations. Les caractéristiques sociales des publics scolarisés sont corrélées aux violences, ce qui permet d'arguer que les causes du phénomène sont externes. Pourtant, à caractéristiques sociales similaires, les écoles peuvent avoir des taux de violence très différents, ce qui oblige à étudier le climat d'école (point 3). La monographie d'une école se réclamant de la pédagogie Freinet montre combien ce climat d'école repose sur un fonctionnement d'équipe capable d'instaurer un ordre scolaire reconnu (point 4). [1] L'objectif de SIGNA était de « recenser, de manière exhaustive, les actes « graves » de violence survenus à l'école et à ses abords » (Note d'information 06-30, DEP-BED, MEN). Avec SIVIS, le ministère de l'Éducation nationale affiche l'objectif de recentrage sur les faits les plus graves. La nouvelle nomenclature comporte 14 postes (au lieu de 26 dans SIGNA) se répartissant en trois rubriques : atteintes aux personnes, atteintes aux biens et atteintes à la sécurité.

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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-00564334 , version 1 (09-02-2011)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00564334 , version 1

Citer

Cécile Carra. Violences à l'école élémentaire : Les difficultés de construction d'un ordre scolaire. Questions pénales, 2009, XXII (5), pp.1-4. ⟨hal-00564334⟩
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