1789 / 1917, deux héritages lexicaux concurrents dans le discours révolutionnaire de l'entre-deux-guerres
Résumé
Le discours communiste des origines – nos constats se borneront à l'entre-deux-guerres – peut être défini comme un discours révolutionnaire par deux de ses fonctions principales et originales qui tranchent avec les archétypes discursifs républicains traditionnels : organiser de manière obsessionnelle le Parti, bras armé de la révolution, et inciter, au quotidien, à l'action de rupture, à la lutte, au combat comme répétition générale du grand soir. Ces affirmations demandent d'abord à être démontrées. La comparaison rigoureuse que l'on fera du discours de Thorez entre 1930 et 1939, non seulement avec le discours de droite (P.-E. Flandin et A. Tardieu) mais plus pertinemment avec le discours socialiste (L. Blum) nous apportera les preuves de la marginalité révolutionnaire du discours. Plus subtilement surtout, ces affirmations demandent à être nuancées de manière diachronique puisque l'on sait que le discours communiste connaît dans les années 30 un vif changement qui le mènera à sa forme consensuelle actuelle : ce changement se fait autour d'un glissement référentiel de l'acte de parole révolutionnaire défini non plus en rapport à 1917 mais en rapport à 1789.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt