Influence du peuplement forestier sur la faune et la microflore du sol et des humus. II. Microbologie et expériences au laboratoire - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue d'Ecologie et de Biologie du Sol Année : 1986

Influence du peuplement forestier sur la faune et la microflore du sol et des humus. II. Microbologie et expériences au laboratoire

Résumé

Cet article suit un article précédemment paru dans le dernier fascicule de cette revue, qui concernait la description des sites et la présentation des principaux résultats relatifs à la faune du sol. Cette étude a été accomplie dans le cadre du projet PIREN-CNRS "Influence des monocultures de résineux et alternatives possibles". Trois stations permanentes ont été étudiées: un peuplement de chêne avec un humus de type mull acide, un peuplement de pin sylvestre avec un humus de type dysmoder et un peuplement mélangé de chêne et de pin avec un humus de type mull-moder. Dans le présent article les auteurs exposent les résultats concernant les microorganismes et les études en laboratoire. Plusieurs techniques telles que des sacs de toile de nylon ou des chambres d'incubation ont été utilisées, dans le but de connaître le rôle des animaux du sol et des dépôts d'argile dans l'évolution microbienne de la litière. Les feuilles de chêne abritent un nombre un peu plus grand de microorganismes que les aiguilles de pin, quel que soit le site, et le rôle de la faune du sol est de stimuler le développement microbien pendant la phase de sénescence. Ce dernier phénomène a lieu malgré que le broutage ait d'abord eu un effet dépressif. Le dépôt d'argile par les déjections animales a pour conséquence un potentiel colonisateur plus élevé de la part des bactéries. La microscopie électronique à transmission révèle un développement fongique initial à l'intérieur des aiguilles de pin, qui remplace rapidement le matériel végétal par du cytoplasme fongique et des restes de parois. La colonisation fongique initiale des feuilles de chêne est plus lente, probablement en raison des tannins foliaires. Plus tard, il se produit un développement bactérien qui rend les feuilles disponibles pour les pourritures blanches, qui décomposent alors activement les tissus internes. L'utilisation des techniques de sonication démontre une inactivation des colonies bactériennes du sol durant un moment de l'année, particulièrement dans le peuplement résineux. Les pertes de poids dans les conditions de terrain ont été observées sur la litière et sur des substrats artificiels tels que la fibre de cellulose pure ou la sciure de bois. Les courbes relatives au chêne montrent une pente initiale plus importante que pour le pin, faisant place après trois mois à un stade d'équilibre. Ce phénomène n'existe pas chez les aiguilles où la perte de poids est plus durable. La cellulose et la ligno-cellulose (sciure de bois) montrent une perte de poids constante, plus prononcée dans le site à mull (Chêne), la litière naturelle étant moins influencée par l'environnement. Des mesures de respiration ont été également conduites au laboratoire, dans le but d'établir l'activité microbienne dans la litière et dans le sol. La consommation de litière par le Collembole Folsomia candida a été étudiée sur les feuilles et l'écorce de chêne, les aiguilles et l'écorce de pin, pures ou mélangées, et sur le même matériel foliaire préalablement ingéré par l'Isopode Oniscus asellus. Des paramètres biologiques tels que la croissance, la fécondité et la consommation d'oxygène ont été enregistrés. Les aiguilles fraîches de pin s'avèrent de loin être un meilleur aliment pour les Collemboles que les feuilles fraîches de chêne qui ne produisent pas de descendance, à moins qu'elles aient été préalablement ingérées par l'Isopode. Des hypothèses relatives aux présents résultats ont été établies. On peut penser que l'influence des cultures de résineux ne dépend pas seulement de la nature de la litière et de ses propriétés mécaniques et chimiques, mais aussi d'événements associés tels que le développement de la fougère aigle et de la mousse dans la strate herbacée, un spectre mycorhizien particulier dans le sol, etc... Les peuplements mélangés de chêne et de pin et d'autres pratiques sylvicoles permettant un bon développement du charme en sous-étage semblent être plus favorables en ce qui concerne la formation d'un humus de type mull ou proche des mulls.
Fichier principal
Vignette du fichier
Arpin_et_al._1986b.pdf (777.58 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-00507036 , version 1 (08-12-2010)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00507036 , version 1

Citer

Pierre Arpin, Jean-François David, Guy-Georges Guittonneau, Gérard Kilbertus, Jean-François Ponge, et al.. Influence du peuplement forestier sur la faune et la microflore du sol et des humus. II. Microbologie et expériences au laboratoire. Revue d'Ecologie et de Biologie du Sol, 1986, 23 (2), pp.119-153. ⟨hal-00507036⟩
332 Consultations
348 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More