Les territoires de la métrologie environnementale. L'exemple de la qualité des rivières en France - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Les territoires de la métrologie environnementale. L'exemple de la qualité des rivières en France

Gabrielle Bouleau

Résumé

La sociologie des sciences a montré que les perceptions sociales, les intérêts et les valeurs influençaient fortement le développement et l'utilisation des technologies. Cet article propose un cadre théorique pour évaluer comment les contextes sociaux agissent sur la façon dont les données environnementales sont collectées, et traitées pour établir de nouvelles modalités de suivi environnemental. En prenant appui sur la littérature je défends d'abord l'idée que l'environnement comprend toujours une part d'ambiguité selon la façon dont on le regarde. J'identifie ensuite trois sources d'ambiguité: le système considéré (l'échelle d'analyse); le grain pris en compte (fin ou grossier) et enfin les disciplines et l'expérience des personnes qualifiées pour lire le paysage. Le suivi environnemental consiste à choisir un système, un grain et des experts qui feront une sélection. Cette sélection agit par une géographie de la statistique en définissant des territoires dans lesquels des normes sont définies et des exceptions sont exclues. Cette géographie est partiellement négociée au moment de la mise au point de nouvelles techniques de mesures et partiellement héritée du passé. Puis je présente l'histoire sociale et environnementale de la qualité des rivières en France au vingtième siècle pour montrer que le cadre théorique éclaire cette histoire. Je m'intéresse aux revendications territoriales qui ont eu lieu lors de l'élaboration des réseaux de mesure de la qualité des rivières. Je conclus que ces revendications ont créé un centre et une périphérie dans la mesure qui sont à la fois scientifique et politique. / Social studies of science have shown that social perceptions, interests and values influenced the development and the use of technologies. This communication proposes a theoretical framework to assess how social context makes a difference in the way environmental data are collected and processed to make up new environmental monitoring programs. Using examples from the literature, I first contend that the environment is always somehow ambiguous depending on how we look at it. I identify three main sources of ambiguity: the system that is considered (scale of analysis); the granularity taken into account (fine or coarse-grained); and the disciplines and experiences people use for reading the landscape. Environmental monitoring consists in choosing a system, its grain and experts' translation. By doing so, experts make a selection. This selection, I argue, performs through a geography of statistics by defining territories in which standards are assessed and exceptions are ruled out. This geography is partly negotiated at the time of the making of new technologies of environmental measurement, partly inherited from the past. Secondly, I present the social and bio-physical history of the quality of rivers in the twentieth century to show how the theoretical framework I previously build can shed new light on environmental history. I focus on territorial claims that took place during the making of monitoring programs of river quality. I conclude that such claims resulted in the opposition of a center and a periphery that are both scientific and political.
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hal-00468560 , version 1 (31-03-2010)

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Citer

Gabrielle Bouleau. Les territoires de la métrologie environnementale. L'exemple de la qualité des rivières en France. Colloque Terrains communs, regards croisés EHESS, Sep 2008, Paris, France. 12 p. ⟨hal-00468560⟩
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