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Communication Dans Un Congrès Année : 2009

Miroirs et mirages métropolitains : les voyages culturels latino-américains dans le Madrid de la fin du XIXe siècle

Résumé

Rongée par un véritable pessimisme historique et des tensions sociales et économiques alarmantes, l'Espagne abrite encore, à la fin du XIXe siècle, une société traditionnelle, fragmentaire et essentiellement rurale qui semble incapable de répondre aux nouveaux défis du progrès et de la modernité européenne. C'est dans cette conjoncture défavorable que la capitale espagnole devient malgré tout le théâtre et le symbole de nouvelles utopies urbaines, régénérationnistes et hispano-américanistes, qui cherchent à raviver les liens d'une communauté hispano-américaine transatlantique fondée sur une langue, une histoire, un patrimoine culturel et des projets d'avenir partagés. Orchestrées par les élites bourgeoises et intellectuelles de la vielle métropole d'importantes rencontres culturelles (Union Ibéro-américaine, Ateneo de Madrid, célébrations du IVe Centenaire de la découverte de l'Amérique, salons, expositions et congrès) s'organisent dans un espace redessiné par les Espagnols comme la vitrine d'une nation qui veut se redonner la conscience d'exister. De nombreux voyageurs latino-américains arrivent ainsi à Madrid dans un cadre de rapprochements officiels propices aux diplomaties et aux dithyrambes. Ce sont des écrivains, des artistes, des ambassadeurs, des historiens, des juristes, des linguistes ou des pédagogues (Rubén Darío, Vicente Riva Palacio, Jésús Galido y Villa, Juan Zorrilla de San Martín, Ricardo Palma, Soledad Acosta de Samper, Francisco del Paso y Troncoso, Salomé Ureña de Henríquez, etc.). La capitale espagnole matérialise alors une charnière historique et culturelle entre deux mondes et deux époques: celle qu'incarnent les vieilles générations libérales et conservatrices appelées à disparaître dans les derniers soubresauts du XIXe siècle; et celle des artistes et des penseurs qui de part et d'autre de l'Atlantique essaieront de trouver ensuite les clefs esthétiques et intellectuelles de nouvelles constructions ou reconstructions identitaires. Toutes ces incursions latino-américaines dans l'espace madrilène n'ont de sens, a posteriori, que dans la confrontation des attentes d'une part et de l'expérience vécue réellement par ces visiteurs d'autre part. C'est dans la constatation du décalage entre ce qui était attendu et ce qui est vécu que s'expriment les singularités ou les dissonances révélatrices. Derrière la ville historique ou symbolique, métropole déchue de l'empire colonial ibérique, une autre ville sociale et humaine est finalement représentée dans les discours, les correspondances, les mémoires et les récits de ces voyageurs latino-américains qui contribuent à la fois à une démythification nécessaire et à l'établissement de nouveaux réseaux de correspondances culturelles.
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Dates et versions

hal-00424022 , version 1 (13-10-2009)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00424022 , version 1

Citer

Enrique Sanchez Albarracin. Miroirs et mirages métropolitains : les voyages culturels latino-américains dans le Madrid de la fin du XIXe siècle. Miroirs et mirages métropolitains : les voyages culturels latino-américains dans le Madrid de la fin du XIXe siècle, Feb 2008, Lyon - Bron, France. pp.10. ⟨hal-00424022⟩
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