Les « résidences fermées » à Bucarest : de « l'entre-soi » à la fragmentation? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue ARCHES Année : 2003

Les « résidences fermées » à Bucarest : de « l'entre-soi » à la fragmentation?

Samuel Rufat

Résumé

“Residential complexes” have appeared in Romania in the last decade, after the inauguration of the “French Village” in 1994 in Bucharest. They share as common features the importance given to safety and comfort, as well as a price granting an “among our own kind” of the city elite. The first project has created a chain effect that has increased since 2001-2002 and that leads, according to the space aggregation process, to the creation of two poles of gated communities in the North East of Bucharest. The concentration of these new real estate products is explained by the strive to maximize the asset of site and situation, which underline a significant renewal of the North-South polarization of the capital in the 90s, namely in terms of residential segregation. This organization leads us to question the choice dynamics of the “among our own kind”, the imitation of a foreign elite and conjunction of urban advantages, in as much as it produces a strange paradox: the gate does not separate from unwanted visitors but rather from the neighbour complex. However, the development of the market leads to a diversification of offer, and an incipient hierarchy among gated communities, which leads us to question the role of the gate in its tension between the “living together”, the pursuit of a better life quality and the urban fragmentation.
Des « complexes résidentiels » sont apparus en Roumanie au cours des dernières années, depuis l'inauguration du « Village français » à Bucarest en 1994. Ils ont en commun l'importance accordée à la sécurité et au confort, ainsi qu'un prix garantissant un « entre-soi » de l'élite urbaine. Ce premier projet a eut un effet d'entraînement qui s'est accéléré à partir de 2001-2002 et qui a conduit, selon un processus d'agrégation spatiale, à la constitution de deux pôles de « résidences fermées » dans le Nord Est de la capitale. La concentration de ces nouveaux produits immobiliers s'explique par la recherche d'une maximisation des avantages accordés par leur site et situation, qui souligne le rejeu de la bipolarisation Nord Sud de la capitale dans les années 1990, notamment en terme de ségrégation résidentielle. Cette organisation conduit à interroger le choix de « l'entre-soi », le rôle de l'imitation d'une élite étrangère et la conjonction des aménités urbaines, parce qu'ils conduisent à une étrange paradoxe : loin de séparer des indésirables, les clôtures séparent du complexe mitoyen. Cependant, le développement du marché immobilier conduit à une diversification de l'offre et l'émergence d'une hiérarchie entre les « résidences fermées », qui conduit à interroger le rôle de la clôture dans la tension entre le « vivre ensemble », la recherche d'une meilleure qualité de vie et la fragmentation urbaine.
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Citer

Samuel Rufat. Les « résidences fermées » à Bucarest : de « l'entre-soi » à la fragmentation?. ARCHES, 2003, T. 6, pp. 83-94. ⟨hal-00370976⟩
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