La “ coloniale ” au secours de la Sérénissime : la place des soldats étrangers dans l'histoire de Venise
Résumé
La République de Venise conquiert par le glaive un vaste empire colonial. Tout permettrait de penser que la tradition du chevalier combattant, le miles, fait du noble vénitien l'égal de ses homologues aristocrates des royaumes féodaux de l'Occident chrétien. Il n'en est rien. À Venise, la réalité est autre car il n'y a pas de confiscation de la violence par un groupe de guerriers. La virtus laisse la place à la bravoure du combattant mais la société d'ordre ne prend pas la même dimension au sein du monde lagunaire . Le fondement de la puissance militaire se concrétise après 1204, quand le doge devient gouverneur “ du quart et demi de la Romanie ” à la suite du dépeçage de l'empire romain d'Orient de concert avec les Latins. Désormais, il faut défendre ces possessions coloniales éloignées de la métropole face aux contre-attaques byzantino-génoises et mettre en valeur les territoires . De plus, les Vénitiens reçoivent les trois huitièmes de Constantinople et les meilleures escales maritimes en mer Égée et en mer Ionienne. L'achat de l'île de Crète, vendue par Boniface de Montferrat au mois d'août 1204, complète ce dispositif. La machine territoriale est en marche, aucune puissance politique de l'époque ne l'arrêtera jusqu'au début du XVIe siècle .
Domaines
Histoire
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)