Représentation de l'action et représentation de soi : étude chez l'enfant autiste
Résumé
Rappel des enjeux et objectifs Chez l'enfant sain, il est maintenant établi que l'utilisation de la fonction d'anticipation liée à l'action implique que soient construites les représentations internes correspondantes. Or ce sont les relations avec l'environnement extérieur (connaissance des objets, évaluation des formes, des poids...) qui permettent la construction plus ou moins précoce, au cours de l'enfance, de ces représentations qui rendent les situations prédictibles. Chez l'enfant autiste, qui limite ses relations avec l'environnement, se posent donc les questions d'une part de savoir s'il possède la capacité de s'approprier les informations nécessaires à l'élaboration des représentations internes de l'action et d'autre part, s'il est capable de se servir de ces représentations. Le projet actuel a pour but principal d'analyser les liens entre les éléments cognitifs et physiologiques du développement chez l'enfant. Il s'agit de mettre en relation, d'une part, les données du schéma corporel et de la représentation du soi, établies à partir d'une évaluation psychologique détaillée, et d'autre part, la capacité de mettre en œuvre des ajustements posturaux anticipés chez des enfants atteints d'autisme en associant les sorties motrices (cinématique, électromyographique et mesure des forces) et des corrélats corticaux (EEG) à partir d'un protocole bimanuel de délestage. Ce protocole implique, chez l'enfant sain, un contrôle postural anticipé afin de stabiliser le bras qui sera délesté. Ce contrôle se fait à partir d'une représentation de l'action et de ses conséquences qui mature lentement au cours de l'ontogénèse. L'objectif de cette étude est de savoir si une altération de la perception de son corps et de la représentation de soi en tant qu'agent peut être un frein à l'émergence du contrôle anticipé et par là même de l'utilisation d'une représentation de l'action chez l'enfant autiste.